Introduction

Le Mont Saint-Michel, notre joyau national de Basse Normandie, attire chaque année des millions de visiteurs du monde entier. Ce rocher, surmonté de sa célèbre abbaye, est non seulement un lieu de pèlerinage historique, mais également une merveille architecturale. L’accès à ce site emblématique a longtemps posé des défis logistiques. L’ancienne route, sujette aux marées, rendait parfois l’accès difficile et impraticable. C’est dans ce contexte et avec le souhait de rétablir le caractère maritime du site qu’est née l’idée du pont passerelle du Mont Saint-Michel, une solution qui allie à la fois modernité pour un accès continu et respect de l’environnement.

1/ L’Histoire avant le Pont Passerelle

Avant la construction du pont passerelle, le Mont Saint-Michel était relié au continent par une digue chaussée construite en 1878, longue de 1,8 km et insubmersible. Cette route fut à l’époque très apprécié des Montois pour la mobilité qu’elle permettait et des agriculteurs locaux pour les terres nouvelles de polders ou d’herbus qu’elle créa. Pratique pour certains certes, mais rapidement contesté par d’autres pour ces conséquences écologiques désastreuses. Elle bloquait les chasses des marées, causant un ensablement progressif de la baie. Ce phénomène menaçait non seulement l’écosystème local, mais aussi le caractère maritime du Mont, qui risquait de perdre son statut d’île. Les visiteurs devaient souvent marcher sur des terrains boueux, cette situation rendait l’expérience touristique moins agréable et nuisait à la préservation du site.

Il a fallu attendre longtemps pour que les principales études sérieuses en 1972 et le classement du Mont et sa Baie au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979 mènent conjointement à déclencher le grand projet de rétablissement du caractère maritime du Mont Saint Michel.

2/ La Construction de l’ouvrage

Face à ces défis, la décision de construire un pont passerelle fut prise. L’objectif était double : restaurer le caractère maritime du Mont en permettant aux marées de circuler librement, et offrir un accès permanent et sécurisé aux visiteurs. Le projet ambitieux nécessitait une conception qui respectait à la fois le paysage et l’histoire du site.

C’est l’architecte Autrichien Dietmar Feichtinger qui a répondu à l’appel d’offre sous la gouvernance du Syndicat mixte « Baie du Mont Saint Michel ». Son projet, alliant élégance et fonctionnalité, proposait une structure légère, presque aérienne, s’intégrant harmonieusement dans le paysage.

Les travaux de construction débutèrent en mai 2011 et furent achevés en 2014 pour un coût de 184 millions d’euros, un véritable chantier hors normes à la Française sur un lieu mythique ! On parle d’un ouvrage de 760 mètres de long pour 1075 tonnes de béton, d’un squelette de 142 pieux métalliques pour 1,2 hectare de platelage en bois de chêne !

A cela s’ajoute également un gué de 120 mètres environ menant au village Normand, ce dernier est parfois recouvert d’eau lorsque les coefficients de marée monte au dessus de 110 !

Le pont passerelle s’étend désormais gracieusement au-dessus des eaux, permettant aux marées de circuler librement et jouer leur rôle naturel conjointement avec le barrage du Couesnon qui stocke l’eau au montant pour relâcher au baissant! c’est un dispositif de type « chasse d’eau » bien huilé qui permet d’expulser les sédiments que sont les sables et le limon au large en ce servant ainsi, des forces de la nature !

Notons que cette construction fut un défi technique de taille, nécessitant des solutions innovantes pour minimiser l’impact environnemental et respecter les contraintes géographiques.

Ces travaux furent réalisés en plusieurs phases, avec un souci constant de minimiser les perturbations pour les visiteurs et les habitants.

3/ L’Impact du Pont Passerelle

Depuis son inauguration par François Hollande alors chef de l’état, le pont passerelle du Mont Saint-Michel a transformé l’expérience des visiteurs. Fini les routes impraticables ; l’ouvrage offre un accès fluide et continu, permettant aux touristes de profiter pleinement de leur visite. Le design du pont, avec ses lignes épurées et son intégration dans le paysage, offre une promenade agréable et panoramique, rendant l’approche du Mont encore plus spectaculaire.

Sur le plan écologique, le pont a permis une restauration progressive de la baie. Les marées peuvent désormais circuler librement, contribuant à désensabler la zone et à restaurer l’écosystème local. Cette renaissance écologique est une victoire pour les défenseurs de l’environnement et les amoureux du Mont Saint-Michel. Les parkings du Mont-st Michel sont désormais localisés à 45 minutes de marche ou 15 minutes de navette.

Conclusion

Le pont passerelle du Mont Saint-Michel est bien plus qu’une simple infrastructure. C’est encore une fois un symbole de la capacité humaine à concilier modernité et respect de l’histoire et du code de la nature, couplé au barrage du couesnon cet ouvrage est une vrai réussite ! En résolvant les problèmes d’accès tout en restaurant l’écosystème de la baie, ce projet ambitieux a redonné au Mont Saint-Michel son caractère maritime et enrichi l’expérience aux millions de visiteurs qui viennent chaque année l’admirer.

En définitive, le pont passerelle incarne une vision d’avenir où développement et préservation vont de pair, permettant aux générations futures de continuer à admirer le Mont Saint-Michel dans toute sa splendeur.